Fiche pratique

Résolution de problème

Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons choisi d’aborder la question du travail en résolution de problème au travers de 7 règles de base que nous avons à chaque fois illustrée d’exemples tirés de la pratique de counseling.Voir règles 1 2 3 4 5 6 7

Règle 1

Accepter que les problèmes résultent de certaines situations mais tout autant des pensées que nous développons face à ses situations.

Comment faire ?

Pierre est un jeune homme de 30 ans qui doit trouver un logement sur Paris où il vient d’obtenir un emploi à la Poste. Il pense qu’il est impossible de trouver un logement dans Paris et plus les jours passent, plus il se sent prêt à renoncer à ce poste. Lorsque la conseillère rencontre Pierre, elle lui demande de décrire toutes les pensées qui lui viennent à l’esprit lorsqu’il pense à son logement.

Pierre : «Je me dis que c’est impossible, tout le monde me dit pareil , je pense que je n’arriverai jamais à me loger dans un délai si court.»

Elle lui demande ensuite quelles ont les démarches qu’il a entreprises pour trouver un logement à Paris.

Pierre : «Aucune, à part lire une fois les petites annonces immobilières.»

En fait, Pierre ne pourra pas se mettre en résolution de problèmes tout pendant qu’il n’aura pas pris conscience que ses pensées sur la situation l’empêchent de se lancer dans l’action. Chaque fois que vous avez un client qui vous expose un problème, avant même de l’aider à chercher ses propres solutions, demandez-lui :

  • «Vous pensez combien de fois par jour ou par semaine à ce problème ?»
  • «Qu’est-ce que vous vous dîtes ?»
  • Si les pensées de votre client sont négatives et défaitistes, il y a de fortes chances pour que ses actions face au problèmes soit égales à zéro et renforcent donc son sentiment de défaite et d’échec. Il faut donc dans un premier temps aider votre client à prendre conscience des ses auto-verbalisations négatives.

    Comment travailler sur une auto-verbalisation négative ?

    Vous pouvez reprendre ses auto-verbalisations de manière humoristique et dans un premier temps vous les amplifiez. Avec Pierre cela donnerait :
    «En fait, plus personne ne peut trouver de logement dans Paris, la ville va être fermée à tous les nouveaux arrivants. Des milliers de personnes vont être obligées de vivre à l’anglo-saxonne en partageant leur appartement avec des co-locataires, d’ailleurs on voit de plus en plus d’annonces de ce type dans les journaux. En fait, aucun nouveau recruté dans les postes de fonctionnaires ne va trouver de logement à cette rentrée et tous vont sûrement démissionner. Par ailleurs, le fait que plus personne ne cherche de logement dans Paris va mettre dans l’embarras les quelques loueurs qui avaient acheté pour se construire une retraite avec des revenus de location. Qu’en pensez-vous ?»

    En général les personnes comme Pierre vont vous dire que vous exagérez un peu la situation. Vous reprenez alors et vous lui demandez quelles sont les différences entre ce qu’il pense tous les matins et cette amplification de sa pensée ?
    Dans 9 cas sur 10, la personne prend conscience, et souvent avec humour, de ce qu’elle ne pouvait pas avancer avec de telles pensées négatives amplifiées ou non !

    À partir de là, la personne peut définir une stratégie qui s’appuie sur des auto-verbalisations positives et qui comprend des plans de rechange (plans B, C, D, E ) en cas d’échec. Cette méthode est un peu épuisante pour le conseiller et le client mais parfois elle est la seule qui soie efficace à ce moment là. Avec Pierre cela donnerait :

    Conseillère : «Pierre je vous propose de changer vos auto-verbalisations négatives en autoverbalisations positives et de voir ce que cela donne en termes de conséquences. Reprenons donc la première «C’est impossible de trouver un logement à Paris…»
    Pierre : «C’est possible d’en trouver un à Paris !»

    La conseillère enchaîne immédiatement :

    Conseillère : «Pierre, c’est possible de trouver un logement à Paris, mais comment faut-il faire ?»
    Pierre hésite et reprend :
    Pierre : «Il faut répertorier les agences par quartier, aller sur Internet, appeler toutes les personnes que je connais et leur demander d’appeler toutes les personnes qu’elles connaissent sur Paris, appeler mon nouveau centre de tri postal à Paris, demander à l’assistance sociale de ce centre de tri, appeler la mairie de Paris, demander à un collègue qui est parti l’an dernier comment il a fait…»

    La conseillère ne lâche pas jusqu’à ce que Pierre ait trouvé au moins 10 actions possibles à entreprendre. Ensuite, le travail porte sur la deuxième verbalisation négative «ce n’est pas dans les prix», puis sur la troisième «tout le monde me dit pareil», puis sur la quatrième «je pense que je n’arriverai jamais dans un délai si court».

    De lui même sans aucune intervention, au bout de deux ou trois minutes, le client, lorsqu’il produit de verbalisations positives, ajoute des «si» : «c’est possible si…, j’y arriverai si…» et fait plein de propositions.

    Selon cette approche, les productions de la pensée sont à considérer comme des émotions et à ce titre sont à respecter. Il n’est facile pour quelqu’un de modifier tout un système de pensées et de croyances l’ayant permis d’agir jusqu’à maintenant.
    Les clients disent souvent «Je pense que si je fais cela, cela ne se sera pas bien…, il se passera cela…», «Je pense que je n’y arriverais pas car je n’ai jamais réussi jusqu’à maintenant à résoudre ce type de problèmes tout seul…»

    De fait, ils font appel à l’expérience antérieure !

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